Passage aux énergies vertes - Total va changer de nom : Total Energies

 Passage aux énergies vertes - Total va changer de nom : Total EnergiesTotal fêtera ses 100 ans d’existence en 2024. Mais avant cette date, son PDG, Patrick Pouyanné, a l’intention de changer le profil de la société. La première phase de ce plan consiste à donner une nouvelle image à la marque en adoptant un nouveau nom, Total Energies. D’ici 2030, Pouyanné estime que Total Energies aura un profil bien différent de celui de la compagnie pétrolière et gazière traditionnelle que nous connaissons, et qu’en 2050, elle éteindrait la neutralité carbone.

Dans les années à venir, Total pourrait devenir un groupe complètement différent. Par conséquent, cela laisse les investisseurs avec de nombreuses interrogations sur la société. Voici ce que vous devez savoir sur le nouveau plan de Total.

Total SE, quelle performance en 2020 ?

Tout bien considéré, Total n’a pas connu une année aussi terrible que ce à quoi l’on aurait pu s’attendre. Cela s’explique par la réaction rapide de l’entreprise à la crise sanitaire et par un bilan solide.

Un regard sur les chiffres

Selon les normes IFRS (normes comptables internationales), Total a réalisé des pertes nettes de 7,2 milliards de dollars en 2020, contre des bénéfices de 11,2 milliards de dollars en 2019. Toutefois, sur une base ajustée, le bénéfice net pour l’ensemble de l’année 2020 s’est élevé à 4,06 milliards de dollars, contre 11,8 milliards de dollars en 2019. Ce chiffre est plus élevé que prévu par les analystes interrogés par Refinitiv, qui s’attendaient à ce que les bénéfices nets n’atteignent que 3,86 milliards de dollars.

Le revers le plus important a concerné les actifs des sables bitumineux canadiens qui ont connu une dépréciation de près de 10 milliards de dollars. Mais c’est la baisse générale de la demande de pétrole qui a provoqué une forte baisse des revenus du groupe, non seulement pour Total, mais aussi pour les autres compagnies pétrolières et gazières.

Le dernier trimestre a été fructueux pour l’entreprise, le groupe ayant réalisé 1,3 milliard de dollars de recettes. Ce chiffre est supérieur aux prévisions des analystes et a permis à la société de récupérer une partie de ses pertes au début de l’année.

Comment Total a-t-il mitigé l’impact COVID ?

En fin de compte, Total s’est plutôt bien débrouillé compte tenu du contexte actuel et il a même pu distribuer un dividende de 2,64 euros pour l’ensemble de l’année 2020. En fait, Total a peut-être eu le meilleur résultat par rapport aux autres grandes compagnies pétrolières et gazières du Supermajor (Royal Dutch Shell, ExxonMobil, BP, Total et Chevron).

Pour compenser une partie de pertes de 2020, l’entreprise avait réduit ses effectifs. Le PDG lui-même a volontairement accepté une réduction de 25 % de son salaire. En outre, des actifs d’une valeur de 1,5 milliard de dollars ont été vendus au cours de l’année, en particulier dans la mer du Nord britannique, que la société considérait comme non essentiels. Un autre 1,5 milliard de dollars a été économisé lorsque la société a décidé de réduire son programme de rachat d’actions de 2 milliards à 500 millions de dollars. Finalement, les capitaux propres ont été réduits de plus de 25 % en 2020 et Total a économisé 5 milliards de dollars.

Le directeur financier de la société, Jean-Pierre Sbraire, a souligné le fait que Total réduit ses coûts depuis 2015. Après l’effondrement des prix du pétrole cette année-là, Total s’était fixé comme objectif un seuil de rentabilité de 25 dollars par baril et l’a atteint. Par conséquent, même l’effondrement des prix du pétrole en 2020 n’a pas eu un impact énorme sur les finances de la société.

Le passage aux énergies vertes

Total le passe aux Energies Vertes

Ce n’est pas la première fois que Total SE indique son intention d’investir dans les énergies renouvelables. Lors de l’appel aux candidatures, M. Pouyanné avait déclaré que « l’environnement reste incertain », d’où la décision de procéder à une révision complète. De plus, il a déclaré que Total a toujours soutenu les objectifs fixés dans les accords de Paris de 2015 sur le climat.

Total Energies

Total a toujours été considéré comme une compagnie pétrolière et gazière, mais il cherche maintenant à recréer son image en s’éloignant de ces sources d’énergie pollueuses. Selon le directeur général, le changement de nom sera une façon de demander aux actionnaires d’approuver la nouvelle orientation de la société.

Un changement similaire a eu lieu en 2018 lorsque la société norvégienne Statoil a changé son nom pour Equinox. Total espère que cela indiquera la nouvelle direction de la société. La décision sur le changement de nom sera prise le 28 mai lorsque les actionnaires assisteront à l’assemblée générale annuelle de Total.

Investissements dans les sources d’énergie verte

Au cours de la dernière décennie, Total a progressivement augmenté ses investissements dans les sources d’énergie propres. Jusqu’à présent, le pétrole et le gaz naturel représentent 55 % des ventes totales de la société et celle-ci entend réduire cette dépendance à 30 % d’ici 2030. Par la suite, le groupe prévoit d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et de s’appuyer en grande partie sur les sources d’énergie propres.

Total a été la plus rapide à réduire ses émissions de carbone par rapport à BP Royal Dutch Shell depuis que les trois entreprises ont annoncé leur plan « zéro émission de carbone » pour 2050. Jusqu’à présent, en 2021, le groupe a déjà dépensé 2 milliards de dollars pour les sources d’énergie renouvelable. Un de ses investissements majeurs est un projet d’éoliennes offshore au Royaume-Uni en collaboration avec le Green Investment Group (GIG) du groupe Macquarie.

Retrait de l’Institut américain du pétrole (API)

Le 15 janvier 2021, Total a annoncé qu’il avait décidé de ne pas renouveler son adhésion à l’API, devenant ainsi la première grande compagnie pétrolière à le faire. Dans un communiqué, Total a déclaré que la décision avait été prise en raison d’une différence de position sur le climat entre le groupe et l’API.

Total semble très déterminé à atteindre la neutralité carbone dans les trois prochaines décennies, comme le font d’autres compagnies pétrolières européennes. Malheureusement, ce n’est pas la position de certaines compagnies américaines.