Les marchés actions progressent malgré les tensions sino-américaines

Les marchés européens se sont redressé ce début de semaine, malgré l’escalade des tensions entre les États-Unis et la Chine. Il en a été de même de l’autre côté de l’Atlantique, les marchés américains sont sur la même lancée. Voyons pourquoi les marchés financiers ne semblent pas être affectés par la recrudescence des conflits commerciaux.

La toile de fond

Le lundi 10 août, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé que la Chine avait imposé des sanctions à 11 citoyens américains. Parmi ces personnes figuraient six législateurs républicains, dont Ted Cruz, Marco Rubio et Tom Cotton, ainsi que des personnes travaillant pour des organisations à but non lucratif et des groupes de défense des droits.

Le porte-parole chinois, Zhao Lijian, a déclaré que les individus avaient été sanctionnés pour « s’être comportés de manière flagrante sur des questions liées à Hong Kong ». Les personnes visées par les sanctions ont dénoncé la nouvelle loi sur la sécurité nationale imposée en juin par la Chine.

Ce n’était pas la première fois que la Chine sanctionnait des citoyens américains. En juillet, Ted Cruz, Marco Rubio et Chris Smith ont également été sanctionnés pour « ingérence dans les affaires du Xinjiang ». Les législateurs républicains et d’autres responsables américains avaient affirmé que le gouvernement chinois avait envoyé jusqu’à deux millions de musulmans Ouïghours dans des camps de détention.

Avant l’intervention du gouvernement chinois lundi, les États-Unis avaient également sanctionné 11 fonctionnaires chinois et de Hong Kong. C’était le vendredi 7 août, lorsque Carrie Lam, chef de l’exécutif de Hong Kong, et 10 autres fonctionnaires ont été sanctionnés pour leur rôle dans la mise en œuvre de la nouvelle loi chinoise sur la sécurité à Hong Kong.

Quel a été l’impact sur les marchés ?

Alors que les deux plus grandes économies du monde continuent de s’affronter, l’incertitude règne quant à l’impact que cela aura sur les marchés. La bonne nouvelle est que, jusqu’à présent, les marchés continuent de monter sans aucun signe de ralentissement.

CAC 40

Le vendredi 7 août, la plupart des actions asiatiques étaient en baisse en raison de l’atonie de la vie économique et de la crainte d’une hausse des cas de Covid-19 dans certaines régions. L’indice CAC 40 a commencé la journée dans le rouge, mais a fini la séance légèrement en hausse de 0,09 %. Le coup de fouet a été donné par le rapport sur l’emploi aux États-Unis, qui est meilleur que prévu.

En effet, 1,2 million d’Américains avaient demandé des allocations de chômage, ce qui était inférieur aux attentes de la plupart des analystes.

La journée de lundi a commencé sur une note positive avant que les marchés ne déclinent suite aux sanctions de la Chine contre des autorités américaines. Mardi, le CAC 40 a connu une hausse de 2,41 % à 5028 points.

DAX

La plus grande économie d’Europe a également bénéficié d’une reprise de ses marchés, comme le montre le DAX. L’indice était en hausse de 2 % mardi grâce à l’industrie automobile. Volkswagen, BMW et Continental sont en hausse de 3,44 %, 4,55 % et 4,36 % respectivement. La tendance actuelle devrait se poursuivre jusqu’à la prochaine résistance majeure à 13 200 points.

FTSE 100

Le FTSE 100 a fait une hausse de 1,64 % par rapport au cours de clôture de lundi. Parmi les principaux gagnants de l’indice, on trouve GVC et IAG qui ont respectivement fait des bonds de 9,4 % et 8,4 %.

Cependant, le Royaume-Uni n’est pas pour autant sorti d’affaire au niveau économique. Des rapports de l’Office des statistiques nationales (ONS) montrent que 2,7 millions de personnes ont souscrit à des prestations d’aide à l’inactivité, notamment l’allocation de demandeur d’emploi. Il s’agit du taux de chômage le plus élevé depuis la crise financière de 2008.

Stoxx Europe 600

Représentant 600 entreprises de 17 pays européens, l’indice Stoxx 600 est un indicateur parfait de l’économie européenne. L’indice est en hausse de 1,55 %, ce qui montre que les marchés européens sont dans l’ensemble dans le vert.

Cette évolution a été principalement stimulée par un rapport de la Chine qui a fait état d’une forte hausse des ventes de voitures en juillet. De plus, les stocks de pétrole et de gaz ont également augmenté de 4 %, ce qui indique une reprise de l’industrie qui avait été étranglée par la crise du Covid-19.

S&P 500

Le S&P 500 a frôlé mardi les plus hauts annuels à 3 392 points en cours de séance avant de perdres ses gains de la séance.

Les actions des industries cycliques telles que le secteur de l’énergie ont progressé alors même que le secteur des technologies déclinait, ce qui a maintenu la progression de l’indice qui a enchaîné 7 séances de hausse. D’autres facteurs sont aussi entrés en jeu :

S&P500

  • Le président Trump a évoqué une réduction de l’impôt sur les plus-values.
  • Il comble également l’écart avec Biden dans les sondages d’opinion.
  • Le nombre de nouveaux cas de covid-19 a diminué de 18 % au cours des deux dernières semaines.

Pourquoi les investisseurs n’ont-ils pas été découragés ?

La plupart des gains réalisés sur les marchés peuvent être attribués à l’approbation de l’aide au chômage par le président américain Donald Trump. Samedi, le président Trump a signé des décrets qui prévoient de verser 400 dollars supplémentaires en allocation de chômage aux travailleurs américains.

Cette situation a été perçue comme un coup de pouce majeur à l’économie américaine et a eu des effets sur l’économie mondiale.