TechnipFMC et ses nouvelles ambitions

TechnipFMC et ses nouvelles ambitionsLa société TechnipFMC, active dans l’industrie et l’énergie, a annoncé une cession de 14 % de ses intérêts dans sa filiale Technip Energies. En réaction à cette nouvelle, l’action du groupe a gagné 6 % cette semaine. Si cette embellie s’explique aussi par la publication des résultats trimestriels de la société, c’est malgré tout le signe que les investisseurs ont bien accueilli l’information.

Poursuivre la stratégie d’indépendance

Avant l’annonce du lundi, TechnipFMC disposait d’environ 56 % d’intérêts dans sa filiale, ce qui en fait le premier et principal actionnaire. Le groupe a donc décidé de perdre ce statut, en vendant 25 millions d’actions de Technip Energies dans le cadre d’un placement d’actions. Ce total représente, apprend-on, 14 % du capital de sa filiale, ce qui ramène la participation de TechnipFMC à 32 %. Le cout de l’opération est quant à lui estimé à 227,5 millions d’euros, soit 11,10 € l’action, une manne financière que la société pourra utiliser pour d’autres projets.

Notons que l’opération sera achevée au mieux le 30 avril ou, à défaut, autour de cette période. Mais ce n’est pas tout. En même temps que le placement privé, TechnipFMC a en effet annoncé que sa filiale a également décidé de lui racheter 1,8 million d’actions, soit environ 1 % du capital social de Technip Energies. À 11,10 € l’action, le montant de la transaction s’élève à près de 20 millions d’euros, portant le bénéfice total des deux opérations à plus de 247 millions d’euros en faveur de Technip FMC. Par ailleurs, la société se retrouve à la tête d’une participation directe de 31 % dans sa filiale.

Néanmoins, au-delà de l’aspect financier, il faut voir dans ces opérations une continuité du changement lancé en début d’année par le groupe et qui consiste à cloisonner ses activités.

En effet, TechnipFMC a annoncé en 2019 son intention de séparer ses activités sous-marines et de services, de ses opérations d’ingénierie dans les projets de gaz et de transition énergétique. Seulement la pandémie de Covid-19 et son impact sur le secteur des hydrocarbures ont poussé le groupe à suspendre le projet, qui n’a finalement abouti que le 16 février dernier.

Un changement positif pour TechnipFMC

TechnipFMC

Pour plusieurs analystes, la scission opérée en début d’année est une évidence depuis quelque temps. En effet, le français Technip a fusionné en 2017 avec FMC Technologies, une filiale de l’américain FMC Corporation. L’intérêt de ce regroupement d’activité a été contesté par certains et c’est après en avoir pris conscience que la direction a acté la rupture. Le résultat est un EBITDA ajusté qui a bondi de 107,3 % en glissement annuel au premier trimestre 2021, pour atteindre 165,2 millions de dollars. C’est l’un des détails publiés par TechnipFMC dans son bilan d’activité pour les trois premiers mois de l’année.

Ce n’est pas le seul point positif puisque le chiffre d’affaires de la société a augmenté de 3,1 % par rapport à 2020 et s’élève à 1,6 milliard de dollars. Technip a en outre récupéré 470,1 millions de dollars grâce à ses intérêts dans Technip Energies. Par ailleurs, les pertes sont passées de 3,2 milliards de dollars l’année dernière à la même époque à un bénéfice de 430,3 millions de dollars cette année.

Dans le même temps, le chiffre d’affaires ajusté de Technip Energies a augmenté légèrement, passant de 1,54 à 1,55 milliard de dollars au premier trimestre. Le bénéfice net a par contre bondi de 490 % en glissement annuel pour atteindre plus de 44 millions de dollars.

Si le contraste de ces bons chiffres avec ceux de l’année dernière est si important, c’est sans doute à cause de la reprise de l’économie mondiale, après les conséquences de la pandémie sur le secteur de l’énergie en 2020. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec la séparation intervenue entre TechnipFMC et Technip Energies.

Alors que la société mère veut progressivement vendre tous ses intérêts dans sa filiale, les prochains mois apporteront davantage d’informations plus fiables sur les conséquences de cette décision stratégique. En attendant, la relance de l’économie mondiale profite déjà aux deux sociétés qui ont enchainé les accords ces derniers mois.

Accords de Technip Energies

Technip Energies

L’un des plus gros contrats obtenus en ce début d’année par Technip Energies se trouve au Qatar et atteint 13 milliards de dollars. Il porte sur les travaux d’ingénierie d’approvisionnement, de construction et de mise en service (EPCC) des installations à terre du projet North Field East de Qatar Petroleum. Le contrat porte sur la livraison par Technip Energies, et son partenaire Chiyoda Corporation, de 4 mégatrains, d’une capacité annuelle de 8 millions de tonnes chacune, pour le transport du gaz naturel liquéfié et des installations de services publics associées.

Technip va aussi œuvrer à la mise en service d’une grande installation de captage et de séquestration du CO2, permettant de réduire de plus de 25 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à des installations de GNL similaires.

Il faut souligner que ces nouvelles installations recevront environ 6 milliards de pieds cubes standards par jour de gaz d’alimentation. Le projet d’expansion d’un montant total de 28,75 milliards de dollars fera passer la production annuelle qatarie de GNL de 77 millions de tonnes à 110 millions de tonnes.

« Nous sommes extrêmement honorés d’avoir remporté par Qatar Petroleum ce prestigieux mégaprojet GNL avec notre partenaire de longue date, Chiyoda », s’est réjoui à propos du contrat Arnaud Pieton, Président de Technip Energies.

Toujours en parlant de Technip Energies, la société a aussi obtenu un contrat EPCC dans l’est de l’Inde. Il s’agit de l’installation d’une unité d’hydrocraquage d’une capacité de 1 million de tonnes par an, d’une unité de traitement de gaz et des infrastructures associées. Ces installations entrent dans le cadre du projet d’expansion BR9 à la raffinerie de Barauni appartenant à l’Indian Oil Corporation dans l’État de Bihar.

Accords de TechnipFMC

Les affaires sont également au beau fixe du côté de TechnipFMC. Seulement pour le mois d’avril, la société a décroché un contrat sur le projet Barossa en Australie. Il s’agit de la fourniture des structures sous-marines et des systèmes de contrôle associés, des collecteurs et des têtes de puits, ainsi que l’assistance à l’installation et à la mise en service.

Au large du Brésil cette fois, la société a annoncé le 20 avril l’obtention d’un contrat pour les champs Marlim et Voador. L’accord porte sur la mise à disposition de jusqu’à huit collecteurs pour la production et l’injection, utilisant le Robotic Valve Controller (RVC) entièrement électrique. Le contrat comprend également les outils, les pièces de rechange et les services associés.